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Conseil municipal du 28/11/13 – Périscolaire

Conseil municipal du 28/11/13 – Périscolaire

Monsieur le Maire,

Nous vous avions demandé, lors du débat sur la réforme des rythmes scolaires, de repousser sa mise en œuvre à la rentrée prochaine, afin de laisser le temps de la réflexion et de la mise en place du périscolaire par les associations, comme le demandaient majoritairement les parents d’élèves.

Vous avez choisi d’imposer votre point de vue, de manière autoritaire, comme vous le faites depuis presque 6 ans. A cet égard je vous rappelle que seulement 17% des communes ont choisi de mettre en place la réforme dès 2013, dont Metz.

Sur 9000 écoliers à Metz, 1000 fréquentent le périscolaire.

Quel est l’objectif de cette réforme ? Raccourcir les journées de classe afin de mieux répartir les temps d’enseignement sur la semaine, une semaine scolaire répartie sur 9 demi journées, assortie d’un projet éducatif territorial.

Vous avez choisi l’école le mercredi matin, alors qu’une dérogation par l’inspection académique était possible le samedi matin.

Alors je veux bien qu’il y ait eu des réunions d’informations, des concertations, des explications données, mais enfin la réalité, c’est que les parents et les enseignants ont aujourd’hui le sentiment de n’être pas écoutés et encore moins entendus. Cette réforme que vous avez souhaité appliquer dans la précipitation, après avoir rencontré Monsieur Peillon et en être certainement flatté, a été mise en œuvre sans concertation des élus locaux et imposée par l’échelon central ne permettant pas les initiatives spécifiques au niveau des territoires et des écoles.

Sur le rythme des enfants tout d’abord : Dites moi donc en quoi ces enfants se sentent mieux ? Sont-ils moins fatigués ? Non, bien au contraire. Les enfants doivent se lever 5 matins par semaine d’affilée et on voit bien l’épuisement qui est le leur, notamment chez les plus petits. Or beaucoup de parents prenaient leur matinée le mercredi pour s’occuper de leurs enfants et les laisser se reposer. Parce que les enfants ont aussi besoin de calme et lorsqu’on a la chance de pouvoir leur apporter cette quiétude, je ne vois pas de quel droit on les en prive.

Cette réforme n’inclut pas la répartition annuelle du temps scolaire. Or la problématique des rythmes scolaires concerne la répartition globale du temps scolaire et pas uniquement celle de la semaine ou de la journée.

Cette réforme ne tient absolument pas compte de la période la plus propice au travail, l’après-midi entre 15h et 17h. Avec une sortie à 15h45, les plus petits n’ont plus suffisamment de temps pour faire la sieste ni les plus grands pour faire des activités ou des sorties demandant un peu de latitude horaire.

Cette réforme ne garantit aucun équilibre entre les enseignements académiques et le soutien aux activités culturelles et sportives en milieu scolaire. Le temps éducatif est morcelé, avec une multiplicité des intervenants et des activités dans la semaine. Et quid de la formation des intervenants ?

Bref, c’est une mauvaise réforme que vous avez choisi d’appliquer précipitamment tel le bon élève de la classe.

J’en viens maintenant à l’aspect budgétaire : L’Etat a constitué un fonds d’amorçage de 250 Millions €, avec une aide de 50€ par enfant pour les communes mettant en place la réforme dès 2013. Or, alors que seulement 17% des communes ont choisi cette mise en place immédiate, le fonds a déjà été consommé à hauteur de 170 Millions. Et on nous annonce une reconduction de ce fonds en 2014, sans aucune précision sur son montant. Qu’adviendra-t-il lorsque le soutien financier cessera ?

  • Coût du périscolaire du matin : 416.000€ (Coût net pour la ville 375000€)
  • Coût du périscolaire du soir : 740.000€ (300.000€ de plus qu’avant la réforme)
  • Coût des transports du mercredi : 20.000€
  • Coût de la réforme avec le programme d’ amélioration de la pause méridienne : 850.000€

Si je fais abstraction de la pause méridienne j’arrive à un coût de 1100€ par enfant. C’est une somme extrêmement importante. Dans le privé, le périscolaire coûte moins cher avec une aide aux devoirs et des activités sportives et culturelles. Comment expliquer cela?

Car lorsque l’aide de l’Etat va s’arrêter, comment allons nous financer ? D’autant que la Dotation de l’Etat aux collectivités va être à nouveau diminuée, donc des recettes en moins et des dépenses en plus.

Par ailleurs et pour finir, vous n’avez toujours pas résolu les disparités tarifaires entre les différents quartiers, les associations n’étant pas les mêmes et pratiquant effectivement des tarifs différents.

Vous n’avez toujours pas mis en place de projet pédagogique, ce que nous réclamons depuis fort longtemps, pour assurer là aussi une qualité d’animation de même niveau. La réforme Peillon parle d’ailleurs d’un projet éducatif territorial, il serait peut être temps d’y songer !!

Alors voyez-vous, les associations font ce qu’elles peuvent, mais on ne peut pas demander à leur personnel d’assurer des missions pour lesquelles il n’a été ni préparé ni même formé.

Au-delà des subventions distribuées, il est de la responsabilité de la ville d’organiser le périscolaire avec méthode et rigueur et de réfléchir aussi à son financement.

L’aide aux devoirs n’a pas été au cœur de votre réflexion, et je pense pourtant qu’un enfant n’est plus à même de travailler lorsqu’il rentre chez lui après une journée d’école et le temps du périscolaire.

Le personnel associatif n’est pas responsable il est dévoué et passionné par ce qu’il entreprend. Mais c’est bien la puissance publique qui pêche là par amateurisme.