Octobre rose
« La recherche a besoin d’argent dans deux domaines prioritaires : le cancer et les missiles antimissiles. Pour les missiles antimissiles, il y a les impôts. Pour le cancer, on fait la quête. »
Depuis que Pierre Desproges a prononcé cette phrase, la quête s’est transformée en espoir sur le continent européen. La crise sanitaire l’a démontré : pour s’attaquer à un fléau sanitaire, le cancer en particulier, un État seul ne sera jamais aussi efficace que l’union de 27 États-membres. Pour lutter contre le cancer, la solution est européenne !
Lorsqu’un État agit seul, chaque patient est confronté à, au moins, l’une de ces situations :
• La pénurie de médicaments anticancéreux.
• Des traitements efficaces et innovants autorisés et disponibles dans l’État membre voisin mais indisponibles et/ou non remboursés dans le sien.
• Une vie mise entre parenthèses avec un quotidien bouleversé par la maladie et les traitements, sans aide à domicile pour les tâches de la vie quotidienne ou pour la garde des enfants.
• Un proche qui doit jongler entre sa vie professionnelle et personnelle pour rester aux côtés du malade.
• Des frais annexes (séances de sophrologie, achat d’une perruque…), pour mieux vivre avec la maladie et mieux supporter les séances de chimiothérapie ou de radiothérapie.
Malheureusement, c’est ce quotidien que vivent de nombreux malades du cancer en France mais aussi partout en Europe. Le cancer ne connaît pas de frontières. Et l’Europe de la santé est un espoir ! En effet…
…Qui mieux que l’Union européenne peut décider de relocaliser sur le sol européen des industries pharmaceutiques produisant des anticancéreux pour affirmer notre souveraineté sanitaire ?
…Qui mieux que l’Union européenne peut harmoniser l’autorisation de mise sur le marché au niveau européen de traitements innovants contre le cancer, favoriser leur accès et garantir leur remboursement dans chaque État membre ?
…Qui mieux que l’Union européenne peut créer un statut et un plan d’accompagnement spécifique pour les aidants, afin que ces héros du quotidien bénéficient d’une formation, d’un soutien psychologique et puissent aller aider leur proche malade même s’il réside dans un autre État membre ?
…Qui mieux que l’Union européenne peut favoriser une meilleure prise en charge des dépenses annexes, induites par la maladie ?
Sur tous ces sujets, l’Union européenne est la seule entité capable aujourd’hui d’avoir une force de frappe suffisante pour favoriser la relocalisation, lever les barrières règlementaires et législatives ou encore permettre des initiatives communes en matière de recherche et d’innovation.
Je me réjouis du plan européen de 4 milliards d’euros annoncé par la Commission européenne en février 2021 pour lutter contre le cancer. Les actions de prévention, de détection précoce, de dépistage ou encore d’amélioration de la qualité de vie des patients sont primordiales. Il nous faut cependant aller plus loin pour répondre aux difficultés auxquelles sont confrontés les malades et leurs proches.
En cette fin d’année 2021, la commission spéciale cancer du Parlement européen, dont je suis Vice-présidente rendra son rapport final. Nous examinons actuellement les propositions de la Commission européenne. Plus de 1500 amendements ont été déposés, concernant notamment la création d’un statut européen pour les aidants, la production européenne de médicaments anticancéreux ou encore la prise en charge des coûts annexes de la maladie ! Le rapport final du Parlement européen sera voté lors de la session plénière de décembre.
Sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres, c’est bien l’Union européenne qui doit montrer le cap !