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Metz Métropole – Débat d’orientation budgétaire – séance du 19/02/18

Metz Métropole – Débat d’orientation budgétaire – séance du 19/02/18

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Le débat d’orientation budgétaire est l’occasion de dresser un diagnostic territorial afin de déterminer les priorités budgétaires pour l’année à venir.

Ce diagnostic nous permet de faire un constat, notre territoire perd de la population et s’appauvrit avec :

  • une situation démographique inquiétante puisque nous avons perdu cette année encore 228 habitants sur l’ensemble de notre territoire, cette perte étant particulièrement marquée à Metz avec 6000 habitants de moins qu’en 2010. Une perte que l’on ne peut expliquer à Metz par le seul départ des militaires qui résidaient principalement dans les communes périphériques, et la fuite des habitants se poursuivant encore aujourd’hui ;
  • une paupérisation de la population, à Metz en particulier, où 21,7% de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté. À souligner également , 30% des bénéficiaires du RSA en Moselle vivent sur notre territoire métropolitain.

La démographie est un critère essentiel de l’attractivité d’un territoire. C’est ce qui fait sa dynamique. Or, aujourd’hui toutes les études montrent que les ménages fuient Metz pour s’installer dans les communes de seconde ou troisième couronne, hors territoire métropolitain; Boulay, Bouzonville, les communes du nord mosellan, où se construisent maisons individuelles, lotissements, avec des services de proximité de qualité.

Dans le même temps, à Metz Métropole, nous continuons à construire beaucoup de logements, à Metz en particulier, où l’on ne cesse de se féliciter de cette “dynamique” immobilière.

Or la vacance de logements à Metz est très inquiétante : 12,8% de logements vacants, 10,1% à Metz Métropole (moyenne départementale: 8,7%, moyenne nationale: 8,3%).

Certains n’hésitent d’ailleurs pas à parler de vacance “vertueuse”, mais vertueuse pour qui ?

Cette inflation de logements neufs ne fait malheureusement que déplacer les populations qui vivent dans l’ancien non rénové vers du neuf, mais n’attire en rien de nouveaux habitants, contrairement à ce qui est affirmé depuis plusieurs années.

Il est à cet égard urgent de faire de la réhabilitation de l’ancien une priorité et d’aller bien au delà des 250 logements prévus par an, afin d’enrayer cette vacance, re-dynamiser les secteurs délaissés et ne pas laisser apparaître des friches immobilières.

Mais Il est surtout urgent de replacer nos orientations budgétaires dans le contexte socio économique que je viens de rappeler, de faire de l’emploi notre priorité absolue et de travailler sur les causes de cette fuite des ménages, laquelle concerne principalement la ville centre et la simple construction de logements neufs ne suffisant pas à les faire revenir.

Enfin concernant la qualité énergétique des nouvelles constructions, je regrette qu’il n’y ait pas d’anticipation dans la mise en œuvre de la réglementation thermique 2020 (RT2020) et le concept de bâtiment à énergie positive, lequel s’imposera aux constructeurs dès 2020.

Le bâtiment est pourtant un secteur clé pour lutter contre le réchauffement climatique; il représente 43% des consommations énergétiques nationales, et près de 25% des émissions de CO2.

Il y a donc là un enjeu majeur. Et je m’étonne à cet égard que cette exigence ne fasse pas partie du cahier des charges pour la construction du nouveau siège de Metz Métropole.

L’investissement majeur de notre Métropole pour 2018, c’est donc ce nouveau siège à 33 millions d’euros.Avec un emprunt supplémentaire de 25 millions d’euros. Soit la plus grosse dépense d’investissement décidée en bureau des maires, et non par notre assemblée.

La politique menée aujourd’hui au niveau national peut avoir certaines vertus, comme celle d’obliger les plus dépensiers à davantage de prudence, l’Etat demandant aux collectivités la réalisation de 13 Milliards d’économies.

Je pense que vous manquez ici singulièrement de prudence et qu’il eût été plus cohérent d’étudier les solutions alternatives qui étaient proposées pour un prix bien moindre.

Je regrette d’ailleurs de ne pas avoir obtenu des réponses claires et précises quant aux économies susceptibles d’être réalisées à terme avec la construction de ce nouveau bâtiment.

En tout état de cause, afficher aujourd’hui ce projet comme le principal investissement en 2018 pour notre Métropole naissante ne me semble ni pertinent sur le fond, ni porteur en termes d’image.

Et bien regrettable pour un premier budget métropolitain.