Conseil municipal du 15/12/16 – Un Budget 2017 qui ne répond pas aux priorités des Messins
Neuvième budget de la majorité socialiste … presque une décennie !
Le rapport de présentation de Budget Primitif 2017 est à peu de choses près la reproduction fidèle du débat d’orientation budgétaire, lequel ne présente guère d’intérêt puisqu’aucune des propositions faites par l’opposition n’est reprise dans le Budget.
Beaucoup de verbiage, de belles intentions teintées de bien-pensance, mais rien qui permette de nous rassurer sur les décisions prises et sur les prévisions budgétaires pour 2017, que ce soit sur la transparence des comptes ou encore sur la réalité des économies afin de revenir à une gestion plus saine que celle des 8 dernières années.
Quelles sont les prévisions budgétaires pour la ville de Metz en 2017 ?
Des dépenses de fonctionnement qui ne baissent pas malgré ce qui avait été annoncé, elles continuent à augmenter (+ 120.000€), faiblement certes, mais elles augmentent. Or, vous en conviendrez, lorsque les dépenses augmentent, on peut difficilement parler d’économies !
Depuis 2008 les dépenses de fonctionnement ont explosé (+32 millions d’euros), avec une augmentation des charges d’ordre général et une explosion de la masse salariale (+ 10 millions en 6 ans) : nous sommes en effet passés de 2160 agents en 2008 à 2285 agents en 2013 toutes catégories confondues.
Lorsque la majorité PS parle aujourd’hui de réduction de la masse salariale, il s’agit ni plus ni moins de revenir au nombre d’agents qui étaient en place à leur arrivée aux affaires, donc rien de bien révolutionnaire !
S’agissant des recettes, celles-ci diminuent de 2%, malgré l’augmentation des tarifs de stationnement, du périscolaire, de l’augmentation des dividendes versés par l’UEM à la ville, de l’augmentation du produit de la taxe sur l’électricité, et de l’augmentation de la fiscalité.
Augmentation de la fiscalité volontairement occultée ! La majorité annonce une fiscalité locale strictement inchangée depuis 7 ans, c’est faux : en septembre 2015 les impôts ont augmenté de 1 millions d’euros et depuis l’arrivée aux affaires de la majorité PS c’est plus de 13 millions d’euros d’impôts et de taxes supplémentaires qui ont été prélevés chez les contribuables messins.
Cette diminution des recettes ne peut être justifiée par la seule baisse de la dotation globale de fonctionnement (- 8,6 millions en 4 ans) celle-ci étant largement compensée par le produit des dividendes de l’UEM (10 millions € par an ; 14,5 millions depuis 2 ans).
Des économies hypothétiques, qui n’ont pas été réalisées en 2016 (page 9 du rapport de présentation) : l’an dernier, il avait été annoncé à grands renforts de communication un plan drastique d’économies, “un plan sans précédent » !
Il s’agissait d’économies sur les dépenses de fonctionnement, 12 millions sur 3 ans, 5,5 millions dès 2016, 3 millions en 2017 et 3 millions en 2018.
On peut malheureusement lire en page 9 du rapport qu’elles n’ont pas été faites et seront reportées sur les exercices suivants.
Je dois dire que lorsque je vois encore inscrits en crédits de paiement 200.000€ pour le réaménagement du péristyle de l’hôtel de ville (600.000€ pour 3 ans) je me dis que nous n’avons pas la même définition du mot « économie » ni la même idée de ce que sont les dépenses urgentes et nécessaires …
22,3 millions d’emprunts supplémentaires en 2017 et l’encours de la dette qui s’envole : de 12 millions en 2009, il passe à 56,3 Millions au 31 décembre 2016 avec 5 nouveaux emprunts pour la seule année 2016, l’extinction de la dette actuelle étant fixée à 2040 !
Pendant 8 ans, année après année, cette majorité a vidé les caisses, augmenté la fiscalité, fait exploser la dette, augmenté tous les tarifs en passant du stationnement, au périscolaire jusqu’aux tarifs des piscines. Elle est aujourd’hui incapable de se réformer structurellement.
C’est cette culture de la dépense qui nourrit la dette, celle que nos enfants auront à supporter.
Quel est le contexte socio-économique dans lequel sont faites ces prévisions budgétaires ?
- Une Perte de population de 6000 habitants avec un effet direct sur la baisse de la dotation globale de fonctionnement. Celle-ci ne peut s’expliquer par le seul départ des militaires qui a davantage impacté les communes périphériques que Metz ;
- Un vieillissement très important de la population (+18% de 60-74 ans et + 7% de plus de 75 ans) ;
- Un niveau de chômage qui augmente plus vite dans notre bassin d’emploi que sur le reste du département (+ 16% en 4 ans) et un taux de chômage plus mauvais que la moyenne nationale, qui s’établit à 10,2% au quatrième semestre 2015, niveau légèrement supérieur au niveau régional (10,1%) ;
- Quant à la création d’entreprises, notre agglomération enregistrait une baisse de 7,6% entre le premier trimestre 2012 et le premier trimestre 2014. Or en 2015 le nombre de créations a encore diminué de 11% par rapport à 2014, soit la baisse la plus importante des intercommunalités du sillon lorrain, même si hors micro-entrepreneurs les chiffres sont moins alarmistes ;
- Une paupérisation de la population messine qui s’amplifie, avec un taux de pauvreté de 21% alors qu’il est de 14,5% en Moselle ;
- Des quartiers dans lesquels règnent une violence et une insécurité accrue (je pense à Borny, à Bellecroix, mais aussi au centre-ville de Metz) et où aucune action concrète n’est menée par la municipalité qui semble se dédouaner par quelques courriers adressés au Préfet ;
Lors du débat d’orientation budgétaire je m’étonnais de ne pas voir prises en compte les fonctions majeures de la ville : emploi et attractivité de notre ville, solidarité à l’égard des plus vulnérables et sécurité.
Dans ce budget, aucune action concrète n’est mise en place ni traduite sur le plan budgétaire. Ce sont pourtant 3 fonctions que les messins jugent aujourd’hui prioritaires.
- La politique sociale, que ce soit en direction des plus fragiles (diminution du budget du CCAS de 500.000 euros sur 3 ans) ou des personnes âgées qui se verront bientôt privées de foyers logements ;
- La sécurité qui me paraît pourtant être aujourd’hui LE sujet qui préoccupe tous les français. A cet égard, un plan d’équipement de la ville en nouvelles caméras de vidéo surveillance avait été annoncé. Qu’en est-il ? Quant aux médiateurs de nuit dont la mission semblait être d’assurer la sécurité des habitants et touristes en centre ville en lieu et place de la police municipale de nuit que le Maire a supprimée dès son arrivée 2008 … Existent-ils encore et quel bilan de leur action ? La question a déjà été posée l’an dernier et je n’ai obtenu à ce jour aucune réponse ;
- L ‘attractivité de notre ville, notamment commerciale et l’emploi. A l’approche des fêtes de Noël tout le monde se réjouit de l’affluence dans les rues. Il faudra néanmoins faire rapidement le bilan de l’année, le commerce en centre-ville se portant mal. Rien dans ce budget en matière de développement économique, et rien en matière d’emploi alors même que notre commune est particulièrement touchée par le chômage et notamment le chômage des jeunes.
Trois sujets (solidarité, sécurité, emploi) qui préoccupent réellement nos concitoyens, qui sont pour eux de véritables priorités et qui ne sont pas prises en compte dans ce budget. Les messins ne veulent pas qu’on les divertisse, ils veulent du travail, pour eux, pour leurs enfants, et davantage de proximité.
Les priorités de cette majorité sont ailleurs : les festivals, le palais des congrès, le remplissage du Mettis, le Metz sans voiture… Ces choix politiques vont impacter lourdement des secteurs qu’il faudrait pourtant prioriser.
Je pense notamment au sport, véritable moteur d’intégration et de cohésion sociale, les clubs sportifs voyant leurs subventions baisser considérablement.
Je pense également aux familles touchées directement par l’augmentation des tarifs du périscolaire, la réduction de 40% des crédits à l’animation estivale, la diminution des subventions aux foyers logements avec la fermeture de certains, ou encore l’augmentation vertigineuse du prix du stationnement à Metz.
Alors certes, des efforts de mutualisation vont devoir être faits … encore faut-il qu’ils se traduisent par de réelles économies. Car cela fait 8 ans que l’on parle à tout bout de champ de “Mutualisation” sans que les dépenses diminuent.
Des coupes budgétaires douloureuses seront inévitables en raison de la gestion catastrophique de ces dernières années, de cette culture de la dépense et de l’incapacité à réformer en profondeur.
Nous avons mis en garde la majorité socialiste lors de chacun des 9 derniers débats d’orientation budgétaire, lors de chacun des 9 derniers budgets primitifs, lors de chaque budget supplémentaire et lors de chaque examen du compte administratif.
Nous ne serons pas caution de cette politique autiste et irresponsable, et nous voterons contre ce budget.